Le 24 mai, nous, les 6e Goldoni et Molière, avons fait une sortie scolaire à l’Institut Français pour rencontrer Jean-Claude Mourlevat, l’auteur du livre “L’enfant océan” que nous avons étudié en classe. Nous n’étions pas seuls, il y avait une autre classe d’un lycée italien.
Nous avons pu poser beaucoup de questions, aussi bien sur ses livres que sur sa vie personnelle.
À la fin de la rencontre, Jean-Claude Mourlevat a dédicacé nos livres et Madame Frelo nous a fait des photos avec lui. Puis, on est sorti, avons fait une photo tous ensemble devant l’Institut Français et sommes rentrés à l’école.
Cette sortie nous a beaucoup plu car c’était très intéressant d’échanger avec un écrivain et en plus Jean-Claude Mourlevat était très accessible et sympathique.
Interview de Jean-Claude Mourlevat
par les 6e Goldoni et Molière
Le 24 mai 2022 à l’Institut Français de Florence
Élève: Jean-Claude Mourlevat, êtes-vous heureux d’être ici?
JCM : Oui! J’aime beaucoup répondre aux questions de mes lecteurs.
Écrivez-vous d’abord vos livres au brouillon?
Non, je n’en fais jamais car je tape mes histoires sur l’ordinateur. Mais il m’est arrivé d’en faire, dans le passé, quand je voyageais beaucoup, à chaque fois que je me retrouvais dans le train.
Quel était votre rêve quand vous étiez petit?
Je rêvais de devenir footballeur professionnel… mais j’étais pas très bon… et si tu es moyen au football, tu ne réussis pas..
Quel(s) métier(s) avez-vous fait?
Au début, j’étais professeur d’allemand, mais j’avais envie de faire quelque chose de plus créatif. Alors j’ai fait du théâtre; mais je n’étais pas un très bon comédien. J’ai donc été metteur en scène pendant 15 ans et j’ai beaucoup aimé.
Quand et comment êtes-vous devenu écrivain?
Je suis devenu écrivain à l’âge de 40 ans. Un peu par hasard… un ami, puis plusieurs, m’ont dit que je devrais écrire. Et puis ma femme me l’a dit… alors, comme j’écoute toujours ma femme – il faut toujours obéir à sa femme- je me suis lancé dans l’écriture.
Quel est votre meilleur souvenir d’enfance?
Je ne sais pas… mais j’en ai un qui me passe par la tête là, c’est lorsque j’avais 14 ans, le jour de la fête des mères. J’étais amoureux d’une fille et pour la première fois, j’ai oublié la fête des mères… Quand le soir est arrivé, j’ai entendu mes frères souhaiter une bonne fête à ma mère. J’étais honteux et confus…
Je suis allé la voir et lui ai dit : “Maman, je n’ai pas de cadeau, je suis désolé…”
Elle m’a répondu en souriant : “ça va mon enfant”, m’a pris dans ses bras et m’a fait un câlin.
Quel était votre livre préféré lorsque vous étiez enfant, adolescent?
Petit, je n’aimais pas lire. J’ai commencé à avoir le goût pour la lecture au lycée. Et mon livre préféré était “Robinson Crusoé”
Parmi vos livres, quel est celui que vous préférez et pourquoi?
Mon meilleur souvenir en tant qu’écrivain est lié à mon livre “La balade de Cornebique”.
Lors d’une séance de dédicace, une femme est arrivée et s’est mise à pleurer en me montrant mon livre. C’est pourtant un livre comique. Elle voulait simplement me remercier d’avoir écrit ce livre qui a eu le pouvoir de faire sourire et même rire son mari qui était à l’hôpital à cause d’une maladie incurable. Elle était si émue. C’est pourquoi c’est ce livre-là que je choisis.
À quel personnage de vos livre vous identifiez-vous le plus?
Je pense à Tomek dans “La rivière à l’envers” car son caractère est similaire au mien quand j’avais 13 ans. De plus l’épicerie dont il est le gérant est celle du village où je vivais : avec des tas de tiroirs, d’objets, d’odeurs. Je me rappelle à quel point j’aimais passer du temps là bas.
Quelle a été votre source d’inspiration pour écrire “l’enfant océan”?
J’ai été inspiré par un enfant que j’avais eu en classe. Il venait d’une famille pauvre, avait des frères et était différent d’eux; il était très intelligent et à la fois timide.
Un jour il est venu sans son cartable à l’école, me racontant que son père avait jeté son sac et tous ses livres dans un puits. Car il ne voulait pas que son fils continue les études mais aille travailler comme ses frères. Cet événement m’a donc donné le point de départ de mon histoire.
Pourquoi avoir choisi l’océan? Avez-vous un lien particulier avec l’Aquitaine?
Non aucun. J’ai choisi l’océan car lorsque j’étais petit il me semblait inaccessible. Je vivais dans le centre de la France et donc je ne pensais pas pouvoir le voir un jour.
Qui est Emma, celle à qui vous avez dédié le livre “L’enfant océan”?
Emma, c’est ma fille.
Un grand merci à Jean-Claude Mourlevat d’avoir pris le temps de répondre à nos questions ainsi qu’à l’Institut Français pour cette belle initiative.
Nous espérons rencontrer d’autres écrivains dans le futur!!